Bienheureuses larmes qui libèrent !
Il arrive que l’émotion déborde pendant séance et se déverse en larmes. Il suffit parfois d'une question, d'un silence, d'un sourire pour que les larmes apparaissent. On sait alors que le sujet abordé touche un point sensible, douloureux. Le patient en est souvent lui-même très surpris, il pensait que « le dossier était refermé depuis longtemps ». Mais est-ce bien raisonnable de pleurer ? « Qu’allez-vous penser de moi ? » Bien des défenses s’expriment : "ça ne m'arrive jamais!" parce que cela touche à l'image qu'ils veulent donner d'eux. C'est particulièrement le cas des personnes habituées à être fortes en toutes circonstances, à contrôler tout ce qui les concerne de près ou de loin. Alors quand les larmes sortent malgré elle, « c’est malin, je vais encore pleurer ! » Bienheureuses larmes qui libèrent la souffrance passée ou présente, l’angoisse pour l’avenir ou la fatigue immense. Bienheureuses larmes qui autorisent le patient à se montrer en vérité avec sa faiblesse, parce qu’il sait qu’il est en sécurité. Bienheureuses larmes qui, dans le contexte d’écoute et de confidentialité, permettent de poser les paroles enfouies.
